Vous avez déjà tout pour écrire (même si vous pensez que non).
- I Steen
- 6 août
- 3 min de lecture
Vous souhaitez écrire et vous vous demandez comment commencer ? Quels sont LES essentiels de tout bon écrivain en herbe ? Ne cherchez plus : c’est la machine à écrire et la tasse à café “Number one writer” ! (Je plaisante.) Aujourd’hui je pensais partager avec vous mes essentiels pour écrire, les outils physiques en tout cas. Le lieu : pour écrire, j’ai un coin. Un bureau dans le salon, pas idéalement installé, mais qui me suffit. J’ai aussi des espaces temporaires, la salle de travail du FCCJ, l’application de notes de mon téléphone portable sur laquelle je tape frénétiquement debout dans le train, une table de chambre d’hôtel, une surface plus ou moins propre dans un Tully’s coffee ou un Sarutahiko muni de prises électriques, le dessous d’un kotatsu en hiver, le coin gauche d’un canapé avec un chat sur les cuisses. En revanche je n’ai jamais eu de pièce à moi. Pas de porte qui claque pour dire : « ici je travaille ».
Depuis longtemps, j’alterne les endroits où j’écris. Ce n’est pas une coquetterie : c’est une nécessité. Dans le livre Comment écrivent les écrivains, plusieurs auteurs parlent de ce besoin de changer d’espace selon le texte sur lequel ils travaillent. Journalisme ou mail marketing ? Scénario de bande dessinée ou nouvelle horrifique ? Moi aussi, j’écris différemment selon l’endroit où je suis. Cela me rassure d’avoir ce choix et, finalement, avoir mon bureau rien qu’à moi ne me manque pas tant que ça. Je change de lieu pour changer d’angle et cette séparation n’est pas juste pratique, c’est une séparation d’état d’esprit.
Pourtant, je brûle de savoir… et si posséder ce bureau modifiait mon écriture ?
En tout cas, quel que soit l’endroit d’où j’écris, mes essentiels restent les mêmes.
Un ordinateur : Google Docs ou un outil d'écriture en ligne. Un espace pour aligner du texte sans distraction. Accessible, même si l’ordinateur se fissure, même si l’on me vole mon téléphone ou que ma maison brûle. (Certaines enquêtes journalistiques ne peuvent malheureusement se faire par se biais, peu sécurisé.)
Un carnet et un stylo : indispensables pour noter une idée au vol, créer et cocher des listes, raturer, griffonner parfois tout en écoutant quelqu’un pour mieux s’imprégner. Bref, penser à la main.
Des écouteurs : j’y passe du bruit blanc, de la pluie, des bruits de sèche-cheveux, des tempêtes et de la musique sans paroles, souvent des OSTS de jeux vidéos. Ce qu’il faut pour couper le monde et rester dans le flot.
C’est tout. Pour écrire, je reste légère, ce n’est pas une peur de l’attachement. Je suis fidèle aux marques de stylos ou de carnets que j’apprécie, mais j’ai toujours aimé la possibilité de passer d’un projet à l’autre et d’un lieu à l’autre sans avoir cette sensation “de ne pas être complète. De ne pas avoir “ce dont j’ai besoin”.
L'envie d'écrire et l'habitude d'écrire sont des ressorts psychologiques qui se travaillent sur le long terme, à force de pratique, comme le sport, le dessin, la musique. Ils ne dépendent pas d'un environnement extérieur favorable, du bon carnet ou du parfait logiciel d'écriture. Je vois trop d’amoureux et d’amoureuses de l’écriture justifier leur absence d’écrits par un “si j’avais…le temps, l’argent, la place, l’inspiration, le goût, le talent, la chance…”. Amateurs de café et d’espaces clos, ritualistes, minimalistes, écrivains des villes et écrivains des champs, n’attendez pas de réunir les conditions parfaites pour vous lancer. Écrivez partout ! Les habitudes, ce qui marche et ce qui ne marche pas pour vous, cela viendra ensuite.
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